Le paradoxe de l’être humain, c’est qu’il a une propension à l’oubli et besoin du passé pour se situer dans le présent.
Le premier travail consiste à recueillir le résidu.
Symboliquement, j’imprègne sur une cordelette ce qui caractérise le mieux un individu : sa personnalité et les moments qui ont forgés son histoire de vie.
De cette cordelette, tendue entre 2 points, pincée et claquée sur une surface, un résidu s’imprime et témoigne de l’existence de celui-ci.
De là, commence le travail mémoriel.
Au fil du temps, l’ajout de lignes individuelles crée une collectivité.
Ces lignes de vie se croisent, se superposent, se mêlent, s’entremêlent, tissant une
« toile » ou chaque couche se succède : le présent efface peu à peu le passé.
C’est l’oubli.
Pour revenir à ce passé, je dois user le présent ; ce que je fais en ponçant localement le support.
Les couches précédentes réapparaissent, irrégulières.
C’est la mémoire.
L’usure du temps est matérialiser par le « résidu » de l’usure.