« Banc rouge » et « Pitongrammes » à Tourte

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« L’Homme du dessus » à la Salle Suzanne Tourte de Cormontreuil, du 6 au 10 octobre, de 14 à 19 heures.

Vous retrouverez dans cette exposition la cohérence d’une démarche artistique sur le long terme. D’une série à l’autre, si les styles et les esthétiques sont variés, l’ensemble témoigne d’une (ma) vision mi-tendre mi-acide de la nature humaine.

Ma démarche a débuté il y a une quinzaine d’années avec les Pitongrammes. Ma priorité était de parler de la nature humaine le plus simplement possible. L’anthropomorphisme et le minimalisme m’ont aidé pour cette série et pour la seconde partie : Madison.

Ensuite, le figuratif a pris sa place dans mon travail avec la série Banc à soi et Arabesque.

Les Gaufrages ont été des respirations dans ma progression, avec toujours ce parti pris du minimalisme et de la simplicité.

Dans cette exposition, offrir une vision d’ensemble de mon travail créatif est aussi une bonne manière de clôturer une période.


« L’Homme du dessus » vu par Françoise lapeyre

Franck Guidolin devant l'œuvre Prospectus
Crédit photo : Françoise Lapeyre

L ’homme du dessus : Ne passez pas à côté… !

« C’est 15 ans de travail, créatif et artistique. C’est la fin d’une période qui se termine. A partir de maintenant, je passe à autre chose », me confie Franck Guidolin, dont je viens d’aller voir jeudi soir l’exposition. Franck, c’est -comme de nombreux autres- un artiste rencontré au hasard de mes articles sur les évènements culturels dans le Grand Reims. Certains sont devenus des amis, Franck est l’un d’eux. Franck était à notre première rencontre dans sa période « pitongrammes »… « J’avais envie de parler de l’être humain. Ce que nous sommes, ce qui nous singularise en illustrant ces étapes sans utiliser le figuratif (trop présent dans notre quotidien), ni l’abstraction (trop complexe dans la signification). L’anthropomorphisme s’est imposé dans ma démarche et c’est dans la quincaillerie que j’ai découvert 2 éléments proches de nos caractéristiques physiques : Le piton et le crochet. Ils ont une tête, un corps avec une colonne vertébrale et ils sont sexués. »

Une chose est sûre : ça sort totalement des expositions habituelles, c’est insolite, intriguant, distrayant et d’une grande beauté dans l’épure… Comme cet alphabet « binaire » ou le piton femelle ou mâle représente O ou 1. Le visiteur, avec le tableau de codage, pourra s’amuser à déchiffrer quelques mots… et peut-être sourire en les découvrant ! Dans la série Vivo, le piton ovule va être fécondé par un des crochets spermatozoïdes…

J’ai particulièrement apprécié la poésie des « pissenlits » jouant sur la couleur des papiers et des peintures à la bombe. Les graines partent au vent et se disséminent, l’œuvre se poétise. « Man Ray faisait des « photogrammes » en interposant ses objets entre papier photographique argentique et lumière » précise l’artiste, qui, quant à lui, interpose ses pitons entre le papier et la couleur

Il a aussi remplacé, pour des photos, ses pitons par des…humains. Mais je vous laisse deviner comment…

Autre série, cette fois photographique : Comme pour les pitongrammes, c’est une « vision du dessus ». Franck Guidolin explique « Banc à soi » : « ça raconte des histoires anodines, poétiques, avec des prises en plan. Une 3e dimension. On se place comme un voyeur ». Un exemple : un homme assis à côté de ses fleurs qui « attend Madeleine qui n’arrive pas » (clin d’œil à Brel ! ) Le visiteur va regarder une sorte de « roman-photo » de personnages anonymes : « c’est l’aboutissement figuratif de ma recherche anthropomorphique. Elle montre les travers et les absurdités de la nature humaine en utilisant le figuratif. Je conserve l’esthétique générale (fond gris uniforme et couleur vive du banc), l’utilisation du plan pour les prises de vues et l’anonymat des figurants afin de conserver l’universalité des situations. »

J’ai un coup de cœur pour les « gaufrages » de Franck. Des reliefs sur papier blanc où la lumière crée les motifs. L’œuvre est placée entre deux verres, l’ombre portée ajoute un second relief ! La beauté et la légèreté du minimalisme.

On admirera aussi une « œuvre à deux mains » : les deux autres mains sont celles de Sandrine Marche (sculpteur sous le nom de Sandrine Kram) qui a gravé dans le marbre un de ses gaufrages.

Jusqu’au 10 octobre, de 14 h à 19 h. Salle Suzanne-Tourte. 4bis rue Simon-Dauphinot. Cormontreuil.

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